Marie-Madeleine, le 16 janvier 2014
« L’occupation allemande, c’était pas facile. Nous étions à Niedermodern, c’était la guerre… On avait peur, c’est tout.
Mon père travaillait à la brasserie, et nous on était au restaurant, jusqu’à ce que les allemands nous le ferme parce qu’un concurrent a dénoncé mon père d’être ami des français, donc on nous a fermé le restaurant. J’étais envoyée chez les allemands, pendant deux ans j’ai travaillé pour eux. Il fallait travailler!
Les allemands étaient à la bordure de la forêt, ils lançaient des grenades sur nous, sur le village. Nous étions à la cave tous, les voisins et nous, nous avions une grenade dans la cave à bière, nous étions bien cachés dans la cave à vin, on dormait dans la cave, il fallait faire attention de pas trop s’approcher de la fenêtre, et, quand c’était fini, on est sortis.
J’étais à la cuisine. J’ai entendu un tank qui s’arrêtait à côté de la maison, j’ai ouvert un peu le volet. J’ai regardé par la fenêtre et il y avait un tank américain devant la maison. J’ai appelé tout de suite « Papa il y a un tank américain devant la maison! » Lui il est tout de suite sorti. Il est sorti. Ils avaient un geste comme ça comme pour dire bonjour. Nous savions que la guerre est finie maintenant.
Quand elle s’est terminée, je me rappelle. J’étais à Strasbourg chez ma tante. Et j’ai dansé sur la place Kléber avec ma cousine. Tout le monde dansait. C’est la seule belle chose que je me rappelle de la guerre… c’était fini la guerre. »